HETSR / "De la BD à l’écriture de plateau Une approche du jeu de l’acteur par l’espace : une interrogation sur la dramaturgie" 

Kursangebot der Partnerschulen HETSR

Wird auch angeboten für

Nummer und TypMTH-MTH-WPM-02.19F.017 / Moduldurchführung
ModulMaster-Campus-Theater-CH 02 ECTS 
VeranstalterDepartement Darstellende Künste und Film
LeitungResponsable: Robert Cantarella
Enseignant: Béatrice Houplain
OrtStudio V + VI, La Manufacture, Lausanne
Anzahl Teilnehmende5 - 9
ECTS2 Credits
VoraussetzungenProjet dramatique et scénique
Lernziele / KompetenzenPlanning prévisionnel et objectifs pédagogiques
  • Première journée : étape pré-dramaturgique (d’un support à l’autre).
    Analyse de la BD, analyse du medium et spécificité. Analyse de la structure et du contenu pour une collecte
    de matériaux ayant pour objectif le passage au théâtre. Constitution d’une grammaire commune à partir du
    vocabulaire de la BD.
  • Deuxième journée : notion de « geste »1 de metteur en scène, préalable à l’écriture de plateau.
    Constitution des équipes par projet (un projet par étudiant en mise en scène), sélection des matériaux de la
    collecte en vue de l’écriture de plateau.
  • Troisième journée : de la planche au plateau, pour une scénographie.
    Construction des projets dramaturgiques et scénographiques à partir de la sélection des matériaux,
    hypothèses d’espace pour une direction d’acteur.
  • Quatrième et cinquième journée : la partition (cinq à six projets).
    Mise à l’épreuve au plateau des hypothèses élaborées le troisième jour pour chaque projet : tentatives,
    expérimentations, éventuellement confrontation à un public extérieur.
  • Retour à la BD. Bilan.

1 Ce que Danan entend par geste : un acte scénique affirmé, s’imposant en tant que tel, ne reproduisant
aucun geste antérieur et non reproductible, et d’une puissance, si cela est mesurable, excédant l’ordinaire.
InhaltePartir de l’univers de Marc-Antoine Mathieu, et de l’histoire d’un de ses personnage « Julius Corentin
Acquefacques », héros éponyme de la BD Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, et du monde
qu’invente ce dernier au fil de ses six albums pour construire des variations théâtrales.

Un procédé où la forme doit être l’exacte concrétisation du sens ; forme et contenu avançant l’un par rapport à
l’autre dans une parfaite symétrie. Le support est questionné, celui de la BD, de façon à réinventer le monde à
partir des procédés propre à ce genre en explorant et exploitant toutes ces facettes. Une manière pour nous
d’explorer et d’exploiter le théâtre en questionnant le support.

Comparatif des points de contact et de divergences entre la BD et le théâtre comme geste préalable à la
construction d’un matériau en vue de l’établissement d’une partition dans un « état d’esprit dramaturgique »
visant non pas à contrôler la construction du sens, mais à permettre l’expérimentation au plateau, c’est-à-dire
une mise à l’épreuve par le plateau, d’intuitions.

« Si faire acte de dramaturgie et mettre en scène sont, à un certain niveau, la même chose, comme le voulait
Bernard Dort, à un certain niveau aussi, faire du théâtre et penser le théâtre sont pris dans le même
mouvement, se croisent et mêlent leurs cours intranquilles au sein d’un processus que l’on peut désigner de
dramaturgie » nous dit Joseph Danan dans son essai Qu’est-ce que la dramaturgie ?2.

Contenu de l’atelier
Nous partirons de la formule d’Antoine Vitez : « on peut faire théâtre de tout » comme une loi du théâtre
contemporain, inscrivant définitivement la scission entre le théâtre et le drame. C’est pour cette master class à
partir, non pas d’un roman, mais d’une bande dessinée de Marc-Antoine Mathieu, Julius Corentin
Acquefacques, prisonnier des rêves que je vous propose une réflexion sur ce qu’on nomme « le théâtrerécit
». Nous partirons donc de ce postulat pour questionner la notion plus fondamentale de dramaturgie.

A l’origine du spectacle, donc, une BD comme matériau pour la scène. De la même façon que l’on peut parler
de dramaturgie d’un film, d’un match de football, voire d’une oeuvre musicale, nous nous poserons la question
pour une bande dessinée, sachant qu’un roman dans la mesure où il organise une action, ordonne un espace
et une temporalité, invente des personnages, obéit à une « dramaturgie ». Nous prendrons appui sur l’essai
de Joseph Danan (cité plus haut) pour construire notre corpus, inventer notre grammaire commune.

Il ne s’agira pas de faire une adaptation de la BD pour le théâtre, comme Vitez n’a pas transformé le roman
d’Aragon Les cloches de Bâle en pièce de théâtre pour son spectacle Catherine. Il nous le livre et fait théâtre
de ce geste3. C’est ce « geste » que nous interrogerons : « geste de metteur en scène », geste d’écrivain, les
acteurs y participent au premier chef.

Quand est-ce qu’il y a théâtre ? La notion de performance

Sachant que le théâtre ne se définit pas par le dialogue mais par l’action, il s’agit alors de trouver des solutions
dramaturgiques qui fassent que le théâtre, donc l’action existe.4 Sans oublier la scénographie, car « tant qu’on
a pas trouvé le lieu, on a pas trouvé le principe de l’adaptation ».5 Ce qui veut dire trouver un opérateur, un
élément de la représentation qui va agir dans deux directions, vers le spectateur, vers le texte, et qui ne
découle pas nécessairement d’une dramaturgie préalable.

Le « geste » de mise en scène et les notions de dispositif et de variations

Comme nous venons de le voir, il n’est pas question d’une adaptation, mais il n’est pas question non plus d’un
essai, encore moins d’une thèse – il s’agira d’une rêverie, d’une fantaisie ou encore d’une balade sur quelques
thèmes de la BD. « Quand je prépare un spectacle, je suis dans le paysage ; je me balade dedans… C’est
quand je fabrique le spectacle que je sors du paysage, comme pour le regarder. » Dès lors c’est le spectacle
qui devient paysage « Un paysage se compose de tout ce qui rentre dedans, c’est plus profond qu’il n’y
paraît » nous dit Jean-François Peyret6. Beaucoup de spectacles théâtraux, chorégraphiques… aujourd’hui,
sont des « spectacles-paysages ».

D’abord une méthode : la BD fournit les thèmes et vous, auteurs du spectacle, vous proposez une série de
variations7. De la BD sont extraits des « matériaux », et cette accumulation préalable du matériau sera
appelée : étape pré-dramaturgique. C’est ce vaste matériau qui sera travaillé tout au long des répétitions, pour
aboutir à l’état final de ce que nous appellerons « la partition » : terme emprunté à la musique pour éviter toute confusion avec l’écriture dramatique (le texte) qui dans la tradition précède la représentation.

Ce principe du texte-matériau aura pour vocation d’être concassé, sculpté, ordonné, de nourrir des
improvisations, pour aboutir au spectacle (dans lequel il peut ne subsister qu’une petite partie en tant que
texte). C’est dans ce processus de passage du matériau à la représentation que va résider le travail
dramaturgique.

Précision et usages de la performance

large, qui renvoie à l’acte théâtral, au présent, dans sa relation avec des spectateurs (le texte, dans sa forme
écrite, y est considéré comme facultatif, secondaire…)8.

« La performance ne cherche pas autre chose que le théâtre, à un certain niveau, à savoir produire un acte
qui soit le plus vivant possible dans la présence non reproductible de toute représentation. Cette exigence du
théâtre se trouve poussée à l’extrême dans la performance ».

Articuler la question de la direction d’acteur à la question de la performance et du théâtre-récit. Notions d’
« Intégralité », « d’émetteur » et « de récepteur ».

Les performeurs ne jouent pas. C’est un état de présence qui va avec la notion « d’actions réelles » (s’il se
scarifie, il y a du vrai sang). À la fois endogène au théâtre et exogène, la performance traverse toutes les
disciplines ou tous les arts de la scène. Presque un « état d’esprit » au sens où Dort parlait de « l’état d’esprit
dramaturgique » au point que Danan se pose la question du remplacement par « l’état d’esprit performatif » de
ce dernier. Cet « état d’esprit performatif » serait fait de mobilité, d’instabilité, de présence, de confiance
accordée à l’instant, de vulnérabilité, de mise en danger… Cet état de présence pourrait rejoindre le jeu
d’acteur dans ce qu’il a de plus abouti...9


2/ Joseph Danan, Qu’est-ce que la dramaturgie ?, Actes Sud.
3/ Joseph Danan, Entre théâtre et performance : la question du texte, Actes Sud, p. 15.
4/ Entretien avec J. P. Sarrazac, in Dialoguer. Un nouveau partage des voix, vol.1, p. 189.
5/ D. Bezace, l’Entêtement amoureux, théâtre de l’Aquarium, 1994, p. 37.
6/ J. F. Peyret et A. Prochiantz, Les Variations Darwin, Odile Jacob, 2005, p.7.
7/ Cf. Joseph Danan, Qu’est-ce que la dramaturgie ?, p. 58.
8/ Christian Biet et Christophe Triau, Qu’est-ce que le théâtre ?, Gallimard, coll. Folio essais, 2006, p. 7.
9/ Ibid., p. 27. Au lieu de jouer à être quelqu’un, les danseurs de Merce Cunningham font quelque chose.
Bibliographie / Literatur1. Texte d’étude :
La bande dessinée de Marc-Antoine Mathieu, Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves ; les six
albums écrit et dessinés de 1991 à 2013 :
1. L’origine (1991)
2. La Qu… (1991)
3. Le processus (1993)
4. Le début de la fin, la fin du début (1995)
5. La 2,333ème dimension (2004)
6. Le Décalage (2013)
2. Textes théoriques (liste non exhaustive):
  • Qu’est-ce que la dramaturgie, Joseph Danan, Actes Sud-Papiers.
  • Entre théâtre et performance : la question du texte, Joseph Danan, Actes Sud-Papiers.
    L’enquête sur l’art de Marc-Antoine Mathieu, Pascal Krajewski, Mémoire Vive PLG.
TermineDu 1er au 5 avril 2019
Dauer9h-13h & 14h-18h
Bewertungsformbestanden / nicht bestanden
SpracheDeutsch
Termine (5)