HETSR / "Ce qui arrive" 

Kursangebot der Partnerschule HETSR in Lausanne
Nummer und TypMTH-MTH-ERK-PART-01.17H.009 / Moduldurchführung
ModulPartnerschulen 01 ECTS 
VeranstalterDepartement Darstellende Künste und Film
LeitungBruno Meyssat
OrtLausanne, La Manufacture / Studios 5 et 6
Anzahl Teilnehmende5 - 12
ECTS1 Credit
InhalteNotre rencontre va concerner deux domaines.
L’un concerne le subconscient comme ressource de création et l’autre la prise de
notes des événements lors d’un travail au plateau.
1/ Je désire proposer à des collègues metteurs en scène la traversée de quelques
exercices conçus initialement pour des acteurs. Ce sont des aires d’expérience, aux
protocoles simples. Ils permettent de croiser, d’identifier puis de développer quelques
états intérieurs favorables à l’invention lorsque l’on est au plateau. Ils renvoient à la
disponibilité au partenaire, mais aussi à la liberté intérieure qui s’exerce lors de
connexions fugaces entre des perceptions, des affects ou lors de prises de décisions
rapides quant à des actions à mener.
Ces évènements sont la plupart du temps subliminaux, c’est à dire en dessous du
seuil de notre conscience. Indiscernables, ils ne sont pas facilement visités, même si
ils ne sont pourtant pas inaccessibles. J’ai élaboré ces exercices à destination des
acteurs (et des danseurs) car j’étais soucieux de les préparer à l’improvisation qui est
un outil crucial pour notre écriture de plateau. La capacité de relier y est
prépondérante : relier une idée avec une autre, une couleur avec un son, un objet
avec un lieu, un souvenir avec un bruit. Relier est un acte de création, peut être
même le principal dont on dispose. Aussi il convient d’explorer les dispositions
intérieures favorisant puis permettant cet acte qui, parfois malcommode au départ,
peut ensuite devenir très gratifiant. Relier c’est explorer ses possibles.
Dans notre « métier » cette capacité (utilisée dans d’autres domaines) doit
essentiellement s’exercer en présence d’autrui, elle est publique dès l’origine. C’est
donc un chantier important de favoriser pour chacun(e) les conditions d’une
autonomie nécessaire pour pouvoir discerner puis accueillir ces actes spontanés.
Ces actes sont aussi paradoxalement coordonnés, donc non aléatoires. Quand notre
observation s’élargit on s‘aperçoit bien qu’ils se répondent parfaitement et nous parlent.
Réunir l’autonomie et la disponibilité pour autrui (le partenaire) est enfin au coeur de
cette recherche. Pour l’acteur, le partenaire est une chance et non un problème.
C’est par lui que tout advient des possibilités d’une situation. Il contribue à éveiller
nos capacités de projections.
Ce travail passe par le langage mais aussi par des objets, ceux que nous fournissons
mais aussi ceux que les participants apportent en réponse à des questions reçues au
préalable. Les objets sont autant dépositaires de mémoires (familiers, investis)
qu’actifs (instables, paradoxaux) car réceptacles de notre incessante activité
projective. Ce flux est crucial autant pour un acteur en « écriture de plateau » que
pour celui qui rencontre un texte. L’objet a ceci de particulier (et de salutaire) qu’il est
le lieu de manifestation, à l’extérieur de nous, des événements qui se passent en
nous. En les fréquentant, en les manipulant, il nous est permis de relier ou de
séparer voire de réassembler des données par essence peu accessibles.
Nous proposons donc à des metteurs en scène la traversée de ces recherches car
les dispositions intérieures d’une personne observant de tels phénomènes sont
apparentées à celles de l’acteur qui les éprouve au plateau. Pour tous deux mêmes
soucis d’ouverture, de reliures, de transpositions, entre un acteur et son premier
observateur, son appui. Pour les deux le seul plan rationnel ne suffit jamais.
2/ J’aimerais aussi aborder la question de la prise de notes au plateau.
Je proposerai une pratique qui implique la révision in-situ des événements d’une
séance et le tri précoce des d’expériences, mais surtout un questionnement et un
positionnement clair quant à la question touchant aux échecs et aux réussites vécus
par chacun(e). Nous partagerons une pratique de la prise de notes que nous sommes
allée chercher auprès du milieu sportif (spécifiquement dans le domaine du tir).
Le milieu sportif développe des connaissances dont nos métiers peuvent profiter,
même si, au départ, il est délicat de désigner et d’évaluer la performance d’un acte
artistique. Pourtant, dans bien des domaines leurs réflexions sont éclairantes
particulièrement pour ce qui concerne les procédures d’apprentissage, la fructification
des mémoires d’actions, la préparation intérieure des athlètes en vue d’actions et
d’émotions de grandes intensités.
L’entrainement au sport de haut niveau affirme aussi sa confiance aux données
subconscientes de l’expérience. Au moment crucial, l’athlète accueille donc la
performance plutôt qu’il ne la provoque. (Il est de plus intéressant de rapprocher le
recours aux automatismes construits propre aux sportifs en action avec notre
recherche au plateau des états inducteurs de la spontanéité.
Que pouvons nous faire des expériences nombreuses, disparates et parfois
emmêlées d’une répétition ou d’une journée de travail ? Comment na pas se fier au
seul hasard pour retrouver une capacité et renouer avec une réussite ? Peut-on
renforcer les mémoires de réussite au lieu de les laisser disparaître ? En quoi les
notions de performance et de résultat, bien différenciées pour un athlète, sont
édifiantes aussi pour un acteur ?
Ensemble, nous partagerons ces questions. Elles ont leur importance car elles
s’intéressent à ce que nous faisons de nos actions quand nous ne sommes plus en
action.
Bibliographie / LiteraturMichel Corvin, Dictionnaire encyclopédique du théâtre à travers le monde, Paris,
Bordas, novembre 2008
Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l'inconscient. Paris, Fayard, 1994.
Sigmund Freud, Études sur l'hystérie (1895), Puf, 2002
Édouard Claparède, Quelques remarques sur le subconscient, Archives suisses de
neurologie et de psychiatrie, T. XIII, 1923.
Termine15.01. - 19.01.2018
Dauer09.00 - 13.00 Uhr & 14.00 - 18.00 Uhr
Bewertungsformbestanden / nicht bestanden